19.10.09

Quatre ans et neuf jours plus tard.

Il s’est passé des choses en quatre ans et neuf jours.


Yuto avait quelques mois. Il aura cinq ans le onze février. Noemi était là où les enfants non encore conçus attendent leur tour. Elle aura deux ans le vingt-six de ce mois-ci. Dans sept jours. Kento avait dix ans, il en aura quatorze une semaine plus tard. Et moi j’en aurai quarante quelques jours après.


Depuis quelques mois, je me suis remis au kendo. On pourrait imaginer que vivre au Japon rend la chose facile, et bien non. Sans voiture, la campagne japonaise est aussi terrible que la campagne française.


J’ai ainsi trouvé un groupe de jeunes pratiquants de la vingtaine, qui a choisi Kokubunji pour se réunir chaque semaine pour une heure. Une petite heure où nous faisons trente minutes de frappes de base (kirikaeshi, men, kote, do, oojiwaza) et le reste de jigeiko. L’entraînement est agréable et me change de ces années où Kento s’entraînait dans la section jeune du bourg et où j’étais collé « sensei » d’office.


Le seul problème est la fréquence de l’entraînement. Une fois par semaine, quand on arrive à louer la salle : celle-ci est remise en jeu chaque semaine et attribuée par tirage au sort parmi les groupes qui souhaitent l’occuper…


Alors j’ai décidé de chercher aussi ailleurs.


Il y a quelques années, quatre ou cinq ans, je pense, avant la fusion de Kokubunji et de Takamatsu, avait été créée une section « adulte » justement pour que les enseignants de la section jeune puissent se réunir une fois par semaine pour s’entraîner indépendamment des enfants. La section a fait long feu et est vite devenue une extension de la section jeune. Il en est de même aujourd’hui. L’essentiel des participants vient des écoles primaires alentour. Quelques collégiens et quelques lycéens (très rares) participent et à part les enseignants il n’y a qu’un pratiquant adulte qui a commencé le kendo à partir de zéro il y a bientôt quatre ans.


Cette section parallèle à la section jeune pratique le samedi et dimanche soir. Le samedi juste après la section jeune, le dimanche séparément, dans un lieu lui aussi séparé. En ce qui concerne les distances, j’ai trente minutes de marche à l’aller avec le bogu à l’épaule le dimanche et près de cinquante le samedi. Le samedi je peux prendre le bus à l’aller, mais pas au retour.


Il existe dans le bourg une autre section. Rivale celle-là. Les enseignants qui y pratiquent étaient à l’origine dans la section jeune eux aussi, mais à l’époque où j’ai rejoint celle-ci, quand Kento a commencé le kendo, ils ont été petit à petit poussés vers la sortie par le « clan » dominant, et j’ai moi-même participé sans vraiment le vouloir à leur élimination progressive… Aujourd’hui, ils se réunissent en soirée, dans le budokan du bourg qui se trouve juste à côté du collège et semblent être plus axés sur le travail entre adultes.


Lorsqu’il était au collège, l’un des enseignants était avec Noriko (ma femme) dans le club de kendo. C’est en fait lui qui m’a présenté à la section jeune quand j’ai décidé de reprendre l’entraînement pour la nième fois, après mon arrivée à Kokubunji.


C’est cette section que j’ai choisie comme lieu de pratique à proposer à mes nouveaux camarades. Le manque de régularité dans notre pratique nous gêne tous, alors mercredi soir, dans deux jours, nous allons donc nous rendre au budokan avec nos armures, pour demander officiellement l’autorisation de pratiquer ensemble, et nous verrons bien.


J’ai d’autres idées pour enrichir notre pratique, mais je parlerai de ceci plus tard.