18.12.20

Papillon

Il m'a fallu passer aujourd'hui au magasin de CD d'occase à côté du bureau pour enfin m'acheter, à bas prix, « Rum Sodomy and the Lash » des Pogues.

Vincent, qui me l'a fait découvrir il y a bien longtemps pourra imaginer les souvenirs et autres remugles de passé qui remontent ce soir, alors que je me dis que je n'ai pas de lecteur de CD à la maison et que je suis obligé de faire passer le truc dans le vieil imac qui nous sert d'écran pour mater Netflix…

Bon sang, le truc date de 85. Je rentrais au lycée ! Paumé dans un quartier bourgeois de Paris de jour, et de retour dans ma banlieue tranquille le soir. Les week-ends passés autour d'une table de jeu de rôle ou je ne sais quoi. À passer le temps en attendant de partir loin de tout l'été venu, sur mes rochers de Pors Nevez. Malik Oussekine allait mourir l'année suivante, et nous, au lycée, on ne savait pas trop pourquoi les gens manifestaient. Quelques mois plus tard, je réussissais à ne pas me prendre de platane dans le virage serré vers la rive gauche et Jussieu. De là, la rue des Boulangers et le Finnegan's Wake n'étaient qu'à une heure de cours particulier pour se payer une ou deux Guinness et se dire qu'on pouvait faire semblant, le temps d'une mousse brune.

Vincent, je l'ai connu cette année là, dans ma banlieue, autour d'une table de jeu. Et il a toujours des goût musicaux aussi dingues.